Parmi toutes les histoires de masturbation
dont le récit délasse nos heures d’ivresse,
celle qu’unanimes mes amis préfèrent
c’est quand je me suis branlé au sommet d’un arbre.
C’était une nuit chaude, étoilée, large lune,
j’étais à l’âge où l’on a le chibre facile :
pourquoi pas ? trouvait rarement de réplique.
Alors là-haut, dans les branches où j’aimais
me réfugier loin des obligations d’enfance
et que berçaient et mon poids et le vent,
j’ai rapidement fait mon œuvre,
veillant seulement à viser, l’instant critique,
celles des branches sombres et touffues
qui ne me serviraient pas à redescendre.